Mise à jour le 09 déc. 2025

Travaux poursuivis jusqu'au en 2023

Si la question du genre est devenue centrale dans le champ des humanités, le travail mené au sein de LCE doit sa spécificité à la diversité de nos spécialités de langues et de cultures étrangères et à la comparaison des expressions littéraires de nos corpus intercontinentaux qu’elle permet. Ces ouvertures nous invitent à des réflexions croisées sur le genre axées ces dernières années sur les féminismes et leurs évolutions.

 
Objectif
et fonctionnement

L'objectif principal ? Poursuivre la réflexion entamée à LCE depuis 2015 en cultivant notre spécificité : la comparaison des expressions littéraires de nos corpus intercontinentaux ; infléchir le travail dans une perspective décentrée : éco-critique, éco-féministe et décoloniale ; mener la réflexion autour d’une sous-thématique « la création littéraire au féminin ».

L’accent a été mis par ailleurs sur l’interdisciplinarité qui caractérise notre unité : littérature ; arts visuels ; sociétés, discours et représentations ; histoire et civilisation. Nos approches se distinguent ainsi par le recours à des sources théoriques décentrées (tout comme le sont les objets étudiés), notamment par le biais des études éco-critiques, éco-féministes et décoloniales.
L’approche interculturelle et spécifiquement littéraire qui est la nôtre n’a pas trouvé sa place dans le Pôle Genre créé à Lyon 2. Le manque de forces vives mais aussi l’implication des collègues qui avaient repris la direction de l’axe « Genre » dans d’autres axes de l’unité (« Espace » et « Mémoires ») nous ont incités à réduire nos axes à 3 au lieu de 4 : les questions portant sur le genre seraient ainsi abordées désormais à l’intérieur d’autres axes (notamment l’axe « Mémoires »).
Historique
La création du sous-groupe LCE « Axe genre » a été annoncée lors de la campagne d’évaluation HCERES 2014/2015. Ce nouvel axe s’est ouvert aux spécialistes de la littérature et du cinéma, aux historiens et aux sociologues ainsi qu’aux linguistes qui s’intéressent aux relations entre individu et société à travers le concept de genre (« gender studies »). La focale est dirigée sur l’asymétrie (Fraisse) persistante entre féminin et masculin dans nos sociétés actuelles où, pour citer Bourdieu (La domination masculine, 1998), le premier continue de devoir se positionner par rapport au second malgré des évolutions législatives significatives. L’axe genre s’est proposé d’explorer cette dialectique du déplacement (des conventions, de l’identité, des normes…) qui reflète, dans et par les champs de la littérature, du cinéma, de la rhétorique officielle etc., les profonds changements de société souvent vécus comme une perte des repères menaçant l’ordre établi. Le concept de genre permet ainsi d’éclairer dans une perspective transdisciplinaire s’inscrivant dans la ligne des recherches féministes (Bellotti, Perrot, Irigaray, Héritier, Butler, etc.) les identités marginales, transgressives et considérées comme dérangeantes, et leur résistance ou soumission à la norme imposée. Des collaborations ont été envisagées avec les universités Lyon 3 (IETT), Lyon 1 (Groupe GEM – « Genre-Égalité-Mixité » – qui centre ses recherches sur l’enseignement primaire) et Lyon 2 (« Louise Labé »).

Le groupe a commencé son travail dès la rentrée 2015 et se réunit depuis au rythme de 5 séances par année universitaire sous la direction d’Ingeborg Rabenstein-Michel, MCF classe exceptionnelle. Actuellement, « l’Axe genre » compte 25 membres titulaires et associés, rattachés à l’Université Lumière Lyon 2 mais aussi aux universités Claude Bernard Lyon 1, Jean Moulin Lyon 3, Jean Monnet St. Etienne, Chambéry (Savoie Mont-blanc) et Limoges. L’unité de recherche se caractérise donc par une forte volonté d’interdisciplinarité et d’inter-universitarité, avec l’objectif de fédérer des travaux jusque-là souvent épars. Elle se compose de six PR, un MCF/HDR, six MCF, trois doctorant.e.s, cinq docteur.e.s, deux PRAG, une professeure agrégée ainsi que de la lectrice d’allemand (dernière arrivée en septembre 2018). Les disciplines représentées sont les langues (anglicistes, germanistes, hispanistes, italianistes, lusistes), l’histoire, la sociologie et la psychologie, le spectre chronologique allant du Moyen Âge à l’époque contemporaine.

Il convient de souligner l’implication de l’équipe dans les vingt-trois séances tenues entre octobre 2015 et février 2019 (annexes) et le nombre d’invité.e.s qui y ont pris la parole (annexes). L’axe genre donne par ailleurs régulièrement l’occasion à des doctorant.e.s, membres ou non de l’axe, de présenter et de discuter l’avancée de leurs recherches en cours.

Le colloque LCE de l’axe genre (2017) a été le point culminant de ces travaux (cf. chapitre « Faits marquants », rapport HCERES 2019-20), suivi rapidement de la publication des actes dans notre collectionTextures. Un deuxième colloque, cette fois commun à deux axes de LCE (genre et développement durable), est en préparation pour le deuxième semestre 2020. L’appel à communication pour cette manifestation (titre provisoire « Genre et nature ») est en en cours de rédaction. A souligner, les liens de la thématique avec des formations de l’Université Lumière Lyon 2 (ne sont pas mentionnées ici les formations dans les universités autres) : Enseignements d’ouverture sur le genre (jusqu’en 2016, arrêt des E.O.) ; Master EGALES ; MEEF/questions professionnelles (Égalité filles-garçons). Le lien interne avec le Centre Louise Labé (Université Lumière Lyon 2) a été interrompu par la fermeture du centre qui est actuellement en phase de réactivation par la gouvernance de l’établissement qui a fait des études de genre un des points forts de sa politique de recherche.

Notons deux journées d’étude bilingue, en portugais et en espagnol : « Stéréotypes de genre et identités sexuelles dans le monde lusophone : de l’acceptation à la contestation », du 27 novembre 2018 à Bron (IUT), organisée par JC Pereira (HDR), avec le soutien financier de l’Institut Camões de Lisbonne, de l’Université Fédérale du Paraná (Curitiba – Brésil), de l’Université de São Paulo et de l’Université Nouvelle de Lisbonne. Liée au groupe de recherche travaillant sur les questions de genre, cette journée avait notamment pour but de renforcer la coopération dans le domaine des études sur le monde lusophone entre l’université de Lyon 2 et l’Université Fédérale du Parana et l’Université Nouvelle de Lisbonne. La publication des actes est engagée pour 2019, aux Éditions des Archives Contemporaines de Paris. La journée d'étude organisée par le MCF stagiaire Jordi Medel Bao, « Kitsch, Cursi, Camp : Constructions culturelles transnationales en Amérique Latine », le 9 novembre 2018 à la MILC, en co-partenariat avec l’UBO (Brest), a rassemblé des spécialistes français, espagnols (Université de Las Palmas) et latino-américains.

 
Programme

Si pendant la période post-Covid, conférences et séminaires se sont raréfiés, en revanche les événements de plus grande ampleur se sont intensifiés (3 journées d’études : en 2019, 2022 et 2023 ; 2 colloques : en 2022 et 2023 + le grand colloque « Genre et Anthropocène en 2023).

2023
 25 mars 2023 : João Manuel Matos das Neves (Université de Lisbonne), « La sexualité dans le texte colonial : le cas du Mozambique des années 1920 ».

9 et 10 novembre 2023 : "Ni la terre ni les femmes ne sont des territoires de conquête", Colloque annuel du laboratoire LCE "Le genre à l’âge de l’Anthropocène"
2022
12 mars 2022 : Charlotte Warin sur « Lesbianisme et sexualité dans Eu sou uma lésbica de Cassandra Rios et dans Le rempart des béguines de Françoise Mallet-Joris » (présentation de son mémoire de master soutenu en novembre 2021) et Marie Rosier (Univ. de Lausanne) sur « Les imaginaires lesbiens dans la littérature de langue espagnole ».

♦ 3 juin 2022 : deux communications de membres de LCE et de l’axe Genre : Victoria Famin (MCF) : « Écriture et maternité : quelques réflexions à propos de Contra los hijos de Lina Meruane » ; Maria Quesada (doctorante), sur les féminicides en Amérique latine et la violence envers les femmes, d’après un corpus tiré de sa thèse (extrait d’un roman de la Colombienne Laura Restrepo, Los divinos, 2018).
2019 jusqu’à début 2020
9 février 2019 : Invités - Christine Morin-Messabel (« Stéréotypes et contre-stéréotypes en formation: questions de recherche et de formation ») et Patrick Farges (« Civiliser l'orient et faire fleurir le désert: vers une histoire critique du masculin. L'exemple des juifs allemands en Palestine après 1933 »).

21 mars 2019 : Sandra Hernández, présentation de deux ouvrages de Françoise Vergès, Un féminisme décolonial (2019), Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme (2017). « De l’afroféminisme décolonisateur à la déracialisation, vers un « féminisme civilisationnel ».

27 avril 2019 : Invités - Maya Anderson (« Les représentations de genre dans la formation de l'identité numérique des femmes cubaines afro-descendantes ») et Vincent Porhel (« L'écoféminisme dans la comparaison internationale »).

22 juin 2019 : Barbara Klass (« Les sorcières de Michelet à Mona Cholet ») et Ralf Zschachlitz (« L'anthropocène est-il le fait de l'homme ? Hans Magnus Enzensberger : Mausolée, trente-sept ballades tirées de l'histoire du progrès »).

12 octobre 2019 : Invitées - Marie Rosier (associée, docteure de LCE), en collaboration avec Gabriela Cordone (Université de Lausanne), « Genre, environnement et théâtre lesbien. Réflexions autour de Inundación, de Magda De Santo ».

5 janvier 2020, (doctorante de LCE), Valérie Favre présente sa thèse « Virginia Woolf et ses ‘petites soeurs’ : Relire A Room of One’s Own
Avant 2029
30 novembre au 2 décembre 2017 : Genre et enfermement : contrainte, dépassement, résistance
Parutions

♦ Vitorino Pereira, João Carlos (dir.) (2020), Stéréotypes de genre et identités sexuelles dans le monde lusophone. De l’acceptation à la contestation, Editions des archives contemporaines, France, ISBN : 9782813003379, 216p., doi : https://doi.org/10.17184/eac.9782813003379  

♦ Les actes du colloque Genre et enfermement. Contrainte, dépassement, résistance sont parus en décembre 2018 dans la collection Textures (n° 23, 302 p.), direction : Ingeborg Rabenstein-Michel, Valérie Favre, Jorge Medel Bao. La publication en ligne est en préparation.