Mise à jour le 09 déc. 2025
L’axe « Mémoires » a été créé pour fédérer les enseignantes-chercheuses & enseignants-chercheurs et leurs doctorantes & doctorants autour de questions mémorielles, en abordant la mémoire dans ses constructions, collectives ou individuelles, les plus larges, ses pluralités, ses oublis, ses dénonciations et enjeux politiques et sociétaux, sans oublier les processus de patrimonialisation qui les entourent.
 
Objectif
et fonctionnement

Au-delà de fédérer les membres de l'unité LCE sur les questions mémorielles, l'objectif de cet axe est d'inscrire l’importance de problématiques déjà bien en place depuis plusieurs années au sein du laboratoire LCE. Il permet aussi de prolonger les manifestations importantes qui ont eu lieu en 2022, 2023 et 2024 et de se donner un cadre plus pérenne et également d'ccompagner les projets de collaboration qui ont vu le jour.

► Qu'entend-on par « Mémoires » ?
Mémoire plurielle, à plusieurs voix, construite par des notions partagées ou des souvenirs, les différents aspects de la mémoire et de sa construction ont vocation à être abordés dans le cadre de cet axe. Privée ou publique, construite ou à construire, enjeu de mémoire sociale ou historique, voire politique, manière de marquer un désaccord avec des politiques présentes qui maintiennent un passé inacceptable ou qui réécrivent la réalité historique passée, besoin de faire appel à la mémoire pour marquer une dissidence ou une distance, besoin de passer par la création qu’elle soit littéraire ou picturale, retour sur le passé et nécessité de supposer l’existence d’une mémoire collective, voire collectiviste pour affirmer la faisabilité de la transformation à venir, la mémoire est variée, et son emploi pluriel.

La thésaurisation et l’usage de cette mémoire figurent également parmi nos objets de recherche puisque l’on aborde les lieux et les espaces de mémoire, leur fragilité, disparition et conservation, ainsi que les enjeux sociaux et politiques qui s’emparent, construisent et maintiennent ces lieux et ces espaces que sont les musées, lieux de détention, villes-fantômes, et en rapport à l’actualité (fermeture de l’ESMA en Argentine). Cela est mis en regard avec une faible littérature thématique en Amérique latine au contraire de l’Europe. Il s’agit de prendre en compte la transversalité des processus de mémoire (entre Espagne et Amérique latine notamment, en lien avec la sortie de dictature, puis actuellement la restriction politique liée à la montée des extrêmes droites).
La réflexion englobe les littératures de la mémoire (fiction et mémoires politiques individuelles), ainsi que le problème de la conservation des traces, et le rôle que doit/peut alors jouer la littérature. Il s’agira de continuer à faire une place à la création au féminin, aux discours genrés, déconstruits et décentrés – notamment dans leur incidence sur la forme expressive et les représentations.

Cet axe s’intéressera à l’avenir aux silences, non-dits et fantômes de la mémoire. L'approche comparatiste, transnationale et pluridisciplinaire adoptée reflète la pluralité des profils des membres du laboratoire engagés dans le travail de cet axe.

Membres
Chaque axe rassemble des chercheuses et chercheurs de plusieurs aires linguistiques. Ci-dessous, les membres de LCE relevant de principalement de l'axe Mémoires (chacune et chacun peut ponctuellement s'associer aux activités des autres axes).

Activités
Colloques
13 et 14 février 2025 : Colloque international Fantômes : rites, mythes et discours

18 au 20 septembre 2023 : 1973-2023 Chili / Uruguay : 50 ans de réseaux de solidarité et de résistance
Programme de formation-recherche « Cinéma et ‘rémigration’ vers l'Allemagne après 1945 »
Ce programme entre dans le cadre des programmes formation-recherche proposés par le CIERA (un dispositif qui a été rebaptisé « Réseaux et Terrains » à partir de septembre 2024) qui visent à instaurer des coopérations scientifiques entre la France et l'Allemagne, tout en imbriquant étroitement recherche et formation. Il s'agit de favoriser l'émergence de réseaux de chercheuses et chercheurs entre les deux pays. On parle volontiers de « pépinières de coopération scientifique », ces « petits » projets pouvant déboucher sur des projets de plus grande ampleur, dans le cadre des programmes ANR-DFG par exemple. Le comité de pilotage chargé d'évaluer les projets est particulièrement attentif à l'implication des étudiantes et étudiantes et des doctorantes et doctorants, tout comme il veille à l'interdisciplinarité.
Le présent projet, porté par Nedjma Moussaoui, MCF en études cinématographiques à Lyon 2, membre du laboratoire Passages Arts et littératures (XX-XXI), et co-porté par Laurence Guillon, MCF en civilisation allemande, membre du laboratoire LCE, repose sur un partenariat avec deux universités allemandes : l'université Johannes Gutenberg de Mayence et la Filmuniversität Babelsberg de Potsdam, une référence dans le domaine des études cinématographiques.
L’objectif est d’explorer les trajectoires et les films des exilés revenus en Allemagne et en Europe après 1945 dans le domaine du cinéma. Au croisement de l’histoire du cinéma d’après-guerre, des Jewish Studies et des recherches sur l’exil (Exilforschung), il s’agit de combler un angle mort historiographique en étudiant les modalités de ces retours et leur contribution au cinéma allemand et européen d’après-guerre. Nous souhaitons étudier cette « rémigration » non seulement dans les deux États allemands, mais aussi plus généralement vers les pays de langue allemande et dans les pays européens où les « gens du cinéma » avaient connu un premier exil ou bien avaient pu travailler dans les années 1930. Cela devrait permettre d’apprécier la constitution de réseaux et stratégies qui s’ancrent dans les années 1930 mais participent du développement d’un cinéma européen dans les années 1950. Les enjeux sont donc à la fois socio-économiques, idéologiques et esthétiques.
Le descriptif des trois journées d'étude est disponible sur le site du CIERA, ainsi qu'un compte-rendu de ces manifestations.
Webinaire Mondes indigènes : entre objets et sujets de représentations. XVIe-XXIe siècles
Ce séminaire en ligne a pour objectif d’interroger les implications mémorielles et identitaires qui surgissent de l’expansion globale de la présence coloniale, ainsi que les interactions et échanges concrets qui constituent leur assise matérielle. L’ambition du projet est de travailler simultanément à partir de travaux autant sur des cas singuliers que sur des mises en récit plus globales dans lesquelles le colonialisme joue un rôle central.
Le travail du séminaire est hébergé sur la plateforme hypothèses : https://mondesindigenes.hypotheses.org/

→ Présentation détaillée [.pdf]