au 27 juin 2025
Colloque international organisé par Baudouin Millet (Université Lumière – Lyon 2, laboratoire LCE) et Carine Barbafieri (Université Polytechnique Hauts-de-France, Laboratoire LARSH)
À l’occasion de ce colloque, on se proposera d’examiner les traductions du français vers l’anglais des plaisanteries de Molière, depuis les premières traductions-adaptations des comédies moliéresques par Richard Flecknoe1, Thomas Shadwell2, John Dryden3, Edward Ravenscroft4 et Aphra Behn5, bientôt suivies de celles de Henry Fielding6. Le corpus des pièces retenues inclut également les entreprises de traductions plus littérales du théâtre, complet ou choisi, de Molière, menées à partir du XVIIIe siècle, comme celle dirigée par John Ozell (1714) et celle de Henry Baker et James Miller (1739). Il couvre enfin les traductions effectuées au cours des XIXe, XXe et XXIe siècles, jusqu’à celles du poète américain Richard Wilbur (1921-2017). On pourra s’intéresser également aux comédies qui, à partir de la Restauration (celles de William Wycherley7 et de John Vanbrugh8 notamment), ont transposé et adapté de manière plus libre certaines plaisanteries moliéresques.
La plaisanterie, comme propos destiné à amuser ou à faire rire, est un acte de langage qui vise à produire un effet sur le ou les récepteurs, lecteurs ou spectateurs. Associée à la « raillerie » dans le Dictionnaire Richelet (1680) et au « divertissement » dans celui de Furetière (1690), elle est, pour Molière, ce qui suscite le « rire », qu’il s’agisse d’un rire franc et éclatant ou d’un sourire plus discret. Il s’agit donc de lire les pièces de Molière comme un recueil de facéties et de bons mots, et d’étudier les échos qu’elles ont pu trouver, en termes de traduction et d’adaptation, chez les auteurs anglais, contemporains de Molière ou postérieurs.
Le type de plaisanteries auxquelles on s’intéressera sera donc centré sur le comique verbal, et les thématiques privilégiées, qu’on pourra aborder, toujours du point de vue de leur effet comique, sont, à titre d’exemple :
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La parodie de certains langages à la mode.
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La traduction des « sales équivoques » (équivoques sexuelles).
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Le traitement de l’onomastique, de la toponymie, des titres.
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Les jurons et leurs adaptations.
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Les « additions » et « améliorations » du comique des pièces sources.
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La revendication des modèles (Ben Jonson, Shakespeare ou Molière), à travers les notions d’humeur, de repartie, de ridicule.
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Le discours paratextuel, les débats épitextuels sur l’efficience comique des traductions.
- Les plaisanteries « intraduisibles » et les stratégies de contournement, d’explicitation, d’occultation menées par les traducteurs.
Bibliographie indicative :-
Baker Mona et Saldanha Gabriela (dir.), Routledge Encyclopedia of Translation Studies Londres, Routledge, 2008, 2e éd.
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Bermann Sandra et Porter Catherine (dir.), A Companion to Translation Studies Oxford, Wiley-Blackwell, 2014.
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Bertrand Dominique, « Traduction et effets comiques », Littératures Classiques 13 (1990), p. 239-249.
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Berriot-Salvadore Evelyne, Louvat Bénédicte, March Florence et Vall-Russell Janice (dir.), Scènes de médecine chez Molière : Fortune et modèles européens, Arrêt sur Scène Focus 12 (2023) https://journals.openedition.org/asf/4021
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Canova-Green Marie-Claude, « Molière ou comment ne pas reconnaître sa dette : Le théâtre de la Restauration en Angleterre », in La France et l’Europe du Nord au XVIIe siècle, de l’Irlande à la Russie, dir. Richard Maber, Tübingen, Narr, 2017 (Biblio 17 214).
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Cassin Barbara (dir.), Vocabulaire européen des philosophies. Dictionnaire des intraduisibles Paris, Le Seuil/Le Robert, 2004.
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Jones Suzanne, The First English Translations of Molière: Drama in Flux, 1663-1732, Cambridge, Legenda, 2020.
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Jones Suzanne, « Premières “impressions” : Publier Molière dans l’Angleterre du premier XVIIIe siècle », Littératures Classiques 106 (2021), p. 19-30.
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Mounin Georges, Les Belles Infidèles (1955), Lille, PUL, 1994.
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Venuti Lawrence, The Translator’s Invisibility. A History of translation Londres, Routledge, 1995.
Les communications se feront en français, langue de travail du laboratoire LCE. Les actes seront publiés.
Contacts :
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1 Richard Flecknoe traduit Les Précieuses ridicules (1659) sous le titre des Demoiselles a la Mode en 1667.
2 Thomas Shadwell traduit Les Fâcheux (1661) sous le titre des Sullen Lovers : or, The Impertinents en 1668.
3 John Dryden publie une traduction de L’Etourdi (1655) sous le titre de Sir Martin Mar-all, or, The Feign’d Innocence, en 1668.
4 Il est l’auteur-traducteur de The Citizen turn’d Gentleman (1672), qui refond deux pièces distinctes de Molière, Le Bourgeois gentilhomme (1670) et Monsieur de Pourceaugnac (1669).
5 Aphra Behn adapte Le Malade imaginaire (1673) sous le titre de Sir Patient Fancy en 1678.
6 Henry Fielding donne The Mock Doctor (Le Médecin malgré lui, 1666) en 1732, et The Miser (L’Avare, 1668) en 1733.
7 The Country Wife (1675) de Wycherley s’inspire en particulier de l’École des femmes (1662).
8 Sir John Vanbrugh, auteur de The Relapse (1696), reprend des éléments du Bourgeois-Gentilhomme (1670).
Modalités de participation
L'entrée est gratuite mais l'inscription est obligatoire, compte tenu de la posture Vigipirate « urgence-attentat » actuellement en place au niveau national. En effet, dans le contexte actuel, toute participation à un événement à l’Université est soumise à inscription préalable (cf. modalités ci-dessous). Nous vous remercions de votre compréhension. |
Informations pratiques
Lieu(x)
Campus Berges du Rhône